jeudi 8 février 2007

Sexualität in der ehemaligen DDR

Je deviens « cultivée-je-me-la-pête » et oui, je regarde ARTE et j’aime ca … j’en arrive au point d’enregistrer des reportages diffusés à 1h du mat’ sur « la pornographie en RDA » ou « comparaison de la sexualité Est/Ouest »
Premier reportage assez décevant, je pense même que mon ancienne prof d’allemand spécialisés en films DDR ne le diffusera pas à ses élèves ☺ C’est juste bon de se rappeler que la pornographie était interdite pendant des dizaines d’années de l’autre côté du mur … si Lénine voyait la nouvelle réputation des russes et l’industrie du X en Hongrie, il deviendrait fou …
Le deuxième reportage, par contre, fut assez intéressant. Le thème de départ, était « pourquoi à la chute du mur, les femmes est-allemandes étaient sexuellement plus épanouies que leurs congénères de l’Ouest ? » … la différence de moyenne de taille de pénis (la DDR gagne avec une moyenne de 17,5cm (6 mm d’avance) qui ferait pâlir d’envie les sexologues nationalistes français, puisque nos petits compagnons n’arrivent qu’à 15cm en moyenne) n’explique bien sûr en rien les résultats des multiples études faites sur la question.
Premier point d’explication : morale chrétienne d’un côté face à un certain naturalisme scientifique de l’autre … forcément, expliquer aux jeunes ce qu’est un clitoris et que niquer n’est pas un péché, ca aide ☺
Certaines autres réflexions ont retenu mon attention :
- le lit, l’intimité était l’un des rares moments de « liberté » en DDR (enfin jusqu’à un certain point, puisqu’homosexualité, la pornographie et tout ce qui aurait pu être catalogué de « déviances » étaient bannies … dommage pour les adeptes de l’exhibitionnisme) donc on s’y donnait à fond, au point de voir des femmes d’un certain âge déclarer devant une caméra des années 60 que si elles restaient avec chouchou c’était parce que le sexe c’était important à 90% dans leur couple (vu la tête de teu-bê des chouchous, tu te doutes, remarque, qu’elles restaient plus pour le cul que pour ses pensées philosophiques ou ses envies de changer le monde)… a contrario, en BRD, le lit devenait comme le reste de la société environnante, un lieu de compétition, où le sexe devenait une performance, il fallait atteindre l’orgasme à tout prix, et à force de chercher seule son point G (j’adore les séances de tantrisme en solitaire), la femme capitaliste en oublie de se détendre et d’apprécier …. Pendant que Monsieur fantasme sur les performances de Rocco et n’arrive pas à admettre que y’a pas que son membre dans cette histoire …(j’ai particulièrement aimé les extraits d’un film est-allemand paraît-il à succès, mais qu’Yvonne ne nous a bizarrement pas montré, où la jeune fille fait un cours de sexualité à son compagnon, apparemment en plein milieu de l’intrigue, de manière totalement innocente, du genre « t’as une panne, mais c’est pas grave, limite ca m’arrange, parce que tu vois, moi je marche au clitoris … » (énorme)
- le corps n’était pas une marchandise : alors qu’il s’étale dans nos sociétés par la pornographie, il restait libre en DDR … cet argument me paraît absolument important : les filles de la DDR étaient, semble-t-il, beaucoup moins complexées que leurs compatriotes outre-mur … les joies de la FKK (le naturisme local) étaient beaucoup plus développées et les corps étaient acceptés tels quels (en plus, les vêtements n’étaient pas faits pour mettre en valeur ….), alors que la psyché était fortement perturbée de l’autre côté par les models et autres top improbables refaits à l’ordinateur … (certes y en n’avait pas d’ordinateurs en RDA … ok j’en rajoute ☺ )
- le mariage n’était pas obligatoire, et les femmes se sentaient propriétaires de leurs corps, et propriétaires de leurs vies car elles avaient accès aux études, à des possibilités financières proches de celles des hommes (mon côté féministe doit venir de ma grand-mère communiste ☺ ), et ne restaient donc pas forcément avec le père de leurs enfants, ou ne se sentaient pas rattachées à un loulou parce qu’elles n’avaient pas la possibilité de vivre seule ou de tenter l’aventure avec un autre

Donc on arrive à la conclusion, qu’une sexualité épanouie revient à une liberté des esprits (le sexe, ca doit juste être du plaisir, pas un concours au nombre d’orgasmes dans une seule nuit, une liberté des corps (vu la biopolitique qui commence à se mettre en place et les modèles de plus en plus refaits à l’ordi à part ceux de Dove, merci, c’est mal barré) et une liberté des envies (je reste avec toi uniquement parce que c’est toi)
Finalement, la DDR nous montre les joies d’un libéralisme encore plus poussé (et oui, libéralisme n’est pas forcément synonyme de capitalisme ☺ et je sais j’ai tendance à prêcher pour ma paroisse)

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