jeudi 1 juin 2006

Etudes ou travail ?

Dieu sait que je hais l'école depuis mes trois ans (mon premier jour de maternelle ... avant un brek de deux ans et demi (l'expérience avait été trop rude) avant d'être obligée d'y retourner) et Dieu sait que j'aime aller au travail ... mais ne vais-je pas regretter tout ça très vite ? Certes, il y a les exposés terminés à minuit comme ce soir, les notes injustes et les profs cons, les sujets bateaux et le sujets trop compliqués, trop chiants, trop longs ... mais c'est stimulant, quand même, parfois Sciences Po .... c'est pas tous les jours qu'on va me demander de citer Aristote (même si ça fera toujours bien dans un dîner mondain), ni que j'aurai la chance de tomber sur Jean-Charles devant la bibliothèque et commencer avec lui un délire à la limite du scientifique sur les bienfaits de la démocratie virtuelle et du e-lobbying ... finalement, ce ne sera pas Sciences Po qui me manquera, mais sans doute les gens de Sciences Po et les conversations de Sciences Po .... alors pour me consoler, j'irai dans 10 ans dans un club de vieux science-pistes où je vanterai les mérites de l'éducation généraliste en ressortant quelques restes de mes souvenirs ...

A moins que, et c'est là que réside tout mon espoir, je découvre à nouveau les bienfaits d'avoir du temps à soi et du temps pour lire et discuter ... me voici depuis deux jours plongées dans Michel Foucault, et je ne crois pas que quitter Sciences Po m'empêchera d'aller dans ma librairie de quartier fouiner des bouquins aux titres ubuesques comme "les féministes et le garçon arabe" (intéressant, je recommande) ... alors peut être que je parviendrai encore à me cultiver, peut être que je prendrai encore plus le temps d'aller vers ce qui me plaît vraiment ...
à moins que je perde l'envie de "lire pour lire" , ou pire, que je ne retienne rien ou que je comprenne mal (là est tout l'intérêt du maître à penser ... du prof, quoi!) ...

Et puis en ce moment, je suis seule, j'ai du temps ... mais comment tu fais avec 4 marmots qui hurlent (si si, le gosse pleure (pas de vilain jeu de mots québécois s'il vous plaît), mon neveu chéri le prouve tous les jours à ses parents), un mec à la maison qui ne veut pas que tu restes quatre heures dans ton bain à lire (je l'avoue, mon prochain défi c'est de trouver un appart avec une piscine-baignoire ... mmmm le rêve) parce qu'il veut que tu lui parles ou pire que tu lui fasses à bouffer (remarquez, le mien, il va se raviser très vite vu mes talents de cuisinère et mes modes bio,végi, régime soupe et autres déliciosités non gastronomique ... je ne parle même pas du ménage!)... quand est-ce que tu t'instruits à ce moment là ?
La solution serait-elle de mener une vie de moine (je dégenrise la société, moi, monsieur), d'ermite ? Bonjour la perspective ... Sciences Po, à côté, ça fait presque envie !

3 commentaires:

Mademoiselle Coco a dit…

Mymie mymie, tu ne peux PAS être sérieuse en écrivant ça. Ou alors tu as oublié un certain nombre de petits éléments que je me fais une joie de te rappeler rapido :

- travailler = week end à Londres sans culpabilité parce que tu as 3 exposés qui t'attendent
- travailler = avoir un peu de sous pour avoir une jolie baignoire dans son appartement
- travailler = rencontrer des gens intéressants qui n'ont pas forcément le même curriculum vitae que toi (ils voient les choses différemment, ça change, c'est enrichissant)
- travailler = avoir des anedotes de bureau croustillantes à raconter le soir à tes copains avec qui tu pourras te faire des tas de petits restos sympas
- travailler = tu lis peut être moins, mais ce que tu lis, c'est ce que tu as vraiment envie de lire (et pas le reader de ton cours de marketing international de l'industrie du sport)
- travailler = pouvoir passer des week end à ne faire que voir ses amis, faire la grasse mat, aller bruncher et se recoucher
- travailler = être indépendante de papa-maman
- travailler = entrer dans le monde des grands et avoir l'impression que l'on est un peu plus maîtresse de son destin
- travailler = avoir la tête vide et disponible une fois rentrée chez toi (là où il y aura ta baignoire)
- travailler = choisir ses dates de vacances (en gros)
- travailler = choisir l'organisation de sa journée (en gros)
- travailler = faire le pont au lieu d'avoir des galops les samedis après-midis de TOUS les week end prolongés du mois de mai
- travailler = avoir une bonne excuse pour s'acheter des escarpins sublimes et des tailleurs de rêve
- travailler = se sentir utile

Bref, travailler c'est CHOUETTE. A côté de ça, je peux te faire le tableau études, mais je n'ai même pas envie d'y penser. Je crois bien que tous ceux qui prétendent que leurs années d'étudiants ont été les plus belles de leur vie devraient passer 3 semaines à Sciences Po.

Sois réaliste Myriam, si c'est l'émulation intellectuelle que tu redoutes de perdre, je te connais suffisamment pour savoir que tu ne te contenteras jamais de Cosmo une fois par mois. Si c'est de perdre tes amis que tu redoutes, euh, perso, je suis plutôt du genre huître bien accrochée sur son rocher, je te lâcherai pas (et tu pourras même continuer à venir me voir à Sciences Po si tu veux !).

Pour tes quatre enfants, c'est certain, tu auras un peu (beaucoup) moins de temps pour toi après qu'avant. Mais rassure toi, tu as un peu de temps avant de les avoir sur le dos. Parce que 4 enfants, ça ne débarque pas tout seul d'un coup. Et que quand tu auras décidé de les avoir, c'est que tu en auras tellement envie qu'à côté d'un nourrisson, Foucault te semblera complètement niais et inintéressant. Et que tu auras tellement profité de la vie (de jeune femme active et dynamique épanouie dans son job et dans sa vie) avant tes 4 enfants que tu ne regretteras pas. Promis. Et si un jour tu as besoin d'une journée pour lire le dernier Gauchet, tu me laisseras tes anges braillards. A charge de revanche :-)

Allez, au boulot !

Nicolas alias fouine furtive a dit…

Travailler

je ne peux qu'être d'accord !

biz

Anonyme a dit…

Il faut parfois croire les vieux ...

Garder ce qu'il y a de mieux des études et chassez de votre mémoire les mauvais souvenirs comme les mauvais cons. Et vous verrez la capacité d'oubli que l'être humain peut avoir.
Puis dans votre vie quotidienne, chassez les habitudes qui vous enferment : riez, dansez, chantez ! Soyez fous, osez car il faut parier que vous n'aurez jamais qu'une et une seule vie.

N'attendez pas le Prince charmant, car le risque qu'il soit homosexuel, chauve, édenté, impuissant, timide, asexué, hypocondriaque, réfractaire, insensible, bio-ionique, prothésé, non seuvré, etc, le tout à la fois, et ma description est certainement incomplète, n'a jamais été aussi grand.

Ne vous fiez pas à vos sens car ils peuvent vous tromper. Ne vous fiez pas à la belle gueule du Prince. Tout ca c'est de la guimauve commerciale pour vous assagir, vous faire faire des enfants et vous occuper au foyer, pour vous éviter de regarder par la fenêtre.

Regardez les choses en face : l'amour est un piège à cons. Comme disait si bien Sacha Guitry, une nuit d'amour c'est 3 minutes de plaisir !

Pour le boulot, c'est pareil ! Vous n'allez jamais utiliser que 5 % au grand maximum de ce que vous avez appris durant vos études. C'est comme la trigonométrie au lycée, la philo néoplatonicienne et toutes les autres conneries que vous avez du vous ingurgiter pour rien ! Pour rien non ... Vous verrez, quand les marmots seront en difficulté scolaire, et bien vous serez peut être là pour leur expliquer a grand renfort de cris les règles néoplatiniciennes de la trigomachinerie.

Bref, soyez folle ! achetez vous des tracteurs quand l'envie vous en prend, partez au pole Nord pour vous faire bronzer au soleil de minuit quand tous partent sur la côte d'azur, mangez épicé pour en faire voir à ce corps qui vous enferme (en plus c est bon pour le teint et les intesteints), n'attendez pas la montée des eaux pour aller à la mer et faites toujours l'amour comme si c'était la dernière fois, éperdumment !

Votre BLOG me plait Myriam !