De la fin

je suis d'une nature mélancolique ... je n'y peux rien, on m'a fait comme ça ... et en ce moment je mélancolise à mort!
D'abord la fin des études, la fin d'une promo qui au fond s'entend bien, mais qui l'a découvert un peu tard ( à trois semaines de la fin, je crois même que l'on peut dire vraiment tard), et l'entente est somme toute très "américaine" comme le Master, c'est à dire totalement superficielle ... mais oui on est super pote, mais dans quel cours on s'est croisé déjà ?
Je n'y crois pas tant que ça en réalité à ces amitiés de Master, même si je trouve ça dommage, même si j'aimerais que ça dure ... avec qui cela pourra-t-il bien durer : Valeria même à des milliers de kilomètres ? Aurore parce qu'elle me harcèle au téléphone ? Benoît parce qu'il croit que j'aime la Russie et qu'on s'est roulé des palots ? Benjamin parce qu'il lit mon blog ? (t'es gentil, tu répètes pas!)

Bref, la vie à Sciences Po prend fin, et à part mes amis de Dijon, je ne suis pas sure de garder contact avec tant de gens que ça au final ... remarque, aujourd'hui j'ai rencontré un ancien Sciences Po, avec qui je n'ai de commun que mon prof d'allemand, qu'il a eu il y a quelques années de ça déjà, et peut être que ce sera ça mon lien social, les "anciens de Sciences Po" ... totalement bandant (sens ironique du terme, je vous rassure, je suis toujours à fond sur mon réparateur d'ordinateur qui ne m'a pas rappelé aujourd'hui, donc j'espère que Marcel est sauvable tout de même)

La fin d'une époque à "TUUUUT"... démission hier auprès de mon patron, discussion ce soir avec mon collègue ... aurai-je commis la plus grosse connerie de ma vie, alors que j'ai appris entre hier et ce soir que sérieusement ces deux là pensaient que d'ici à deux ans TUUUT ce serait Sébastien et moi en cogérance ... finalement, tout ce dont je rêvais, une petite vie tranquille à Paris avec un super associé ... ben ouais, mais non, y'a pas eu la communication nécessaire pour que je capte, je n'avais pas compris ça, et j'ai malgré tout envie de bouger ... histoire de galérer comme a pu le faire cet ancien de Sciences Po dans un Munich pas si fun que ça, où je ne connais personne, où je vais bosser 13 heures par jour (fô absolument que je me trouve un cours de yoga et une piscine sinon je vais jamais tenir), où l'on va peut être me dire bye bye dans 6 mois parce qu'en fait je ne suis pas ce qu'ils cherchaient, ou tout bonnement ils ne cherchaient pas qqn sérieusement ... un boulot, parfois, c'est un peu comme une relation amoureuse ... c'est plus simple d'avoir une maîtresse que de vraiment lâcher ta femme pour aller tenter l'aventure avec une nénette que tu connais à peine ...

La fin de moi aussi ... dans le genre "les récits stupides de Myriam", voici mon début d'électrocution ... comme quoi, ma fin n'est peut être pas si proche que ça finalement ! donc un dégât des eaux, un autre, suite au bouchage de mon évier de cuisine, beaucoup de soude pour enlever le bouchon, beaucoup d'eau pour tenter de faire passer le truc, toujours plus de soude, et puis je joue au plombier, je tripote les tuyaux, et je me retrouve littéralement trempée de soude à peine dissolue (ça m'a bouffé la peau des doigts de la main gauche cette saloperie tout de même, comme quoi la soude c'est vraiment corrosif, et dans les films je les croirai maintenant quand ils disent qu'on peut se détruire les empreintes digitales avec ça!), de bouts de gâteau qui bloquaient le truc, de l'eau de partout ... je tente de tout éponger avec les super serpillères absorbantes de Juliette (j'aime ma coloc'), mais ça ne marche pas, donc là, idée de génie, je sors l'aspirateur pour aspirer l'eau et les bouts de gâteau ... comme ça marche bien, je laisse le truc tourner, et je retourne à mes serpillères, quand soudain je sens mes jambes et mes bras trembler tout seuls, et je me dis "merde, la soude ça a des effets secondaires" (oui je suis blonde), et puis non, là je comprends, je suis en train de me faire un suicide non voulu à la Claude François ... heureusement à ce moment là, je ne sais comment, je ne sais pourquoi, mais je remercie les installateurs électriciens, ça a fait sauter les plombs ! donc grosse peur d'une demi seconde, le temps de comprendre que ça risquait d'être la fin .... et là, malheureusement, contrairement à ma dernière "tentative de mort non voulue" qui avait eu lieu en Finlande, je ne me suis pas dit que ma vie était cool et que je pouvais partir ... je me suis dit "aaah non pas comme Claude François bordel, et il reste encore tellement de choses à faire"!

Donc prenons ça du côté positif, ma vie en ce moment c'est un peu de la merde, mais je l'aime bien quand même, cette vie qui agite mes nerfs (un peu trop parfois), et j'ai encore plein de projets que je ferai tout pour mettre en oeuvre, à Munich ou à Paris, whatever ...