vendredi 1 décembre 2006

Entre confession et expiation

Mes meilleurs moments d'écriture sont les moments de doute, de désespoir, de solitude, d'ennui ...
L'Ukraine en était un bon exemple, et peut-être que je me sens de nouveau dans cette situation ... Je sens que Marianne va adorer les prochains posts que je risque d'écrire ...

Explication: je suis à nouveau célibataire, célibattante ... j'oscille entre les moments de franc sentiment de libération et les moments d'extrême mélancolie (qui ont bizarrement tendance à apparaître dès que je m'approche de mon lit, ou lorsque je passe une soirée comme celle d'hier entourée de couples heureux...)

En Ukraine, j'avais pu me poser mille questions sur la sexualité, sur l'envie d'amour des jeunes cadres dynamiques, sur les garcons, les hommes, les adulescents, les Rémys.

À Munich, je risque de déblattérer sur les vieux cadres supérieurs, les étudiants encore totalement adolescents, et sur ma propre personne ... car plus ca va, moins je me comprends, moins je vois ce dont j'ai envie.

Commencons donc par la soirée d'hier ... je rejoins mes collègues de boulot, tous masculins, et après un Johannisbeereschörle, les langues se délient (oui, ils partent au quart de tour mes collègues !)...

Bref, nous voici avec Werner, Julian le faux juif et Lothar. Trois profils totalement différents en ce qui concerne leur rapport aux femmes, trois profils que nous nous sommes amusés à caractériser... et dans une volonté absolument non sceintifique de vulgarisation de la gente masculine, je me dis que ces trois profils sont assez représentatifs du middle aged ingénieur (l'humaniste socialeu est beaucoup plus difficile à délimiter...j'essaierai de m'y consacrer dans un prochain post)

donc 3 profils:
- Werner : sa phrase clé est "Frauen sollen Spaß machen, Frauen sind meine Hobbys" (les femmes doivent être un plaisir, les femmes sont mon hobbies). Le Don Juan qui doit avoir eu un gros problème avec sa mère ou avec sa première petite copine. Il adore les femmes, mais les déteste. Il les collectionne tellement que l'on se demande s'il est bon au pieu ou absolument nul. Il est égoiste, prétend avoir une vie de rêve, mais l'on sent la rage et la tristesse lorsqu'il parle de ses petites amies.
Quelque part, la féministe que je suis se sent proche de Werner. Ne nous fait-on pas croire, et ne suis-je pas en train de m'en convaincre, qu'il faut du sex, tjs du sex, de la performance ds le sex, vivre le cul librement, ne pas s'attacher, divaguer, profiter ... mais profite-t-on réellement ? M'épanouie-je dans ce genre de relations ...?
Au vue de ma dernière histoire, qui mourrut entre autre (mais pas seulement) de mon incapacité à dealer avec une relation qui devrait être sérieuse, je me sens de nouveau attirée par des pulsions autodestructrices, version sex, drug and rock'n roll ... envie de retourner dans la tourmente connue à Berlin, m'oublier dans les bas-fonds, être dominée pour ne plus avoir à être responsable de ce qui pourrait bien se passer
-Julian le faux juif ... sa phrase pourrait être "Was ist die Sexualität ?" (" C'est quoi une sexualité?)... il est le prototype du gars qui n'a rien eu depuis des lustres, à s'en demander même s'il ne serait pas encore puceau, ca bave, ca colle, c'est naif, c'est insupportable .. .plus ca te drague, plus tu veux te casser à des milliers de km ... il en est tellement désespéré que tu crains qu'il ne devienne fou, se suicide et te tue dans la foulée ... il fait partie des gars qui doivent peut-être arriver à choper lorsqu'il est le "dernier parti" comme dirait Florence Foresti ...
Ca c'est le gars, même hypra au fond du gouffre, tu veux pas, et tu ne commences à t'y intéresser qu'une fois que tu te rends compte que tu es en train de creuser le gouffre pour t'enfoncer dans le plus que profond ...
Problème : je crois que c'est ce qu'on ne veut surtout pas devenir, ce que je ne veux en tout cas surtout pas devenir ... j'ai une peur violente de devenir un pot de colle ... mais en fait, je crois que c'est ce que je suis déjà... pas dans la phase de drague, Gott Sei Dank, mais dans la phase "relation building" .. mais on reviendra vers mon cas plus tard ...
-Lothar, dernier profil : sa phrase est "ich möchte ein tot-langweilige Beziehung" ("je veux une relation ennuyante à mourir")... il se dit qu'il faut qu'il se case. Il a du succès normal, mais il ne veut plus du rodéo amoureux, il est fatigué, il veut juste quelque chose de bien, et se dit, comme moi, que le bien, c'est un week end à Leroy Merlin (ou équivalent teuton). Le profil Julian n'en est pas encore à ce stade là, il voudrait juste parvenir dèjà à prendre la main de qqn ... le profil Werner ne veut pas d'ennui, il ne veut pas plannifier ses week end ... il veut pouvoir téléphoner à Simona ou Valentina (je déconne pas, ce sont les vrais noms de ses ex) pour leur proposer une partie de jambes en l'air, un peu comme Christian Troy de Nip Tuck ... sauf que la Valentina et la Simona ont l'air moins subjuguée par le Werner (tu m'étonnes vu le nom ...)
Le Lothar donc m'intrigue, je me sens proche de lui dans sa facon d'être subjugué par les week end bricolages ... et c'est en le regardant de l'extérieur que je me suis dit "est-ce vraiment ce que je veux? est-ce vraiment ce qui rend heureux? le Tot-langweiliges n'est-il pas déjà un signe que ca ne peut pas marcher ??"

Ces trois profils me permettent de revenir vers moi ... (en grosse égocentrique ... oui en ce moment, j'ai besoin de m'analyser)...

J'ai envie de sex, drugs and rock'n roll et de week end Leroy Merlin ... m'engager me fait peur ET en même temps je me projette à mort ... J'étouffe l'autre ET je veux ma liberté ... je suis castratrice ET un petit BB ...
Est-ce typique de l'être humain d'être aussi contradictoire ?

Une de mes nombreuses théories est que l'on provoque sans le vouloir les pagailles amoureuses ... parce qu'on n'est pas prêt, parce que l'on veut écrire des "celui qui" pour Madmoizelle , parce qu'on a d'autres plans ...

Alors peut-être que mes envies de retour en France, de travail ailleurs, de PhD à l'étranger ont influencé le tout ...

Bon, en fait, j'ai plus envie de m'analyser ... mais je reviendrai sans doute sur l'histoire "je suis trop contente d'être célibataire" suivie de la phase de dépression habituelle ...

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